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Faisant de 2016 en Algérie : L’année de l’économie d’énergie et de l’efficacité énergétique

Faisant de 2016 en Algérie : L’année de l’économie d’énergie et de l’efficacité énergétique

Compte tenu de la reconfiguration du marché énergétique mondial et du contexte énergétique national, des questions d’importance sur les mutations énergétique à venir se posent :
– Quel modèle de consommation énergétique pour l’Algérie ?
– Comment l’Etat algérien va maintenir sa politique de rationalisation de l’énergie ?
– Comment réduire la consommation énergétique ?
Pour répondre à ces questions, il y a lieu de poser la problématique du contexte énergétique national.

Kamel Ait Cherif

Expert en économie d’énergie

Contexte énergétique national et problématique

L’Algérie est un des pays les plus énergivores, non pas seulement au point de vue consommation d’énergie (56 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2014 contre 17 millions de TEP en 2005, avec 1,2 TEP par an et par habitant), mais surtout au point de vue affectation de cette consommation d’énergie, dont l’essentiel est consommé par les ménages (40%) et transport (36%) sans retour de plus-value ou de richesse quelconque ; alors que le secteur industriel productif créateur de richesse et de valeur ajoutée consomme moins de 20% d’énergie !!!

Ainsi, il y a lieu de signaler que la consommation de gaz en Algérie représente environ 34% de la consommation globale d’énergie, au moment où la moyenne mondiale ne dépasse pas 22%. En outre, on constate que le taux de croissance de la consommation d’énergie diminue ou se stabilise chez les pays développés gros consommateurs d’énergie, mais augmente chez les pays producteurs. Ce modèle de consommation énergétique est insoutenable : ce qui impose en premier lieu un nouveau modèle économique et énergétique basé sur l’économie d’énergie et l’efficacité énergétique.

Devant cette situation, il y a lieu d’accorder la priorité en Algérie à la maitrise de la consommation interne d’énergie, mais pas à la croissance de la production nationale d’énergie. La sécurité énergétique et de plus en plus importante et la consommation nationale en énergie devrait être plus économe.

Dès lors, les algériens doivent s’adapter à ce nouveau contexte énergétique et changer leur mode de consommation d’énergie, afin de réduire la consommation et la facture énergétique !

La question qui reste posée, est comment faire pour réduire la consommation et la facture énergétique ?

Eléments de mise en œuvre

Utilisation au niveau des ménages des équipements économes et efficaces en énergie (électroménagers, climatiseurs, chauffage, télévisions, lampes LBC/LED, etc.) ; Mise en place de normes de performances énergétique des appareils : qui peut concerner tout appareil consommant de l’énergie. Le développement de normes de performance énergétique sur les appareils est un instrument de la maitrise de la demande d’énergie à découvrir (les normes de performances énergétiques consistent à imposer des rendements énergétiques minimums aux appareils mis sur le marché) ; Amélioration du rendement des véhicules encouragé par la hausse des prix du carburant ou par des politiques normatives sur l’efficacité des véhicules : l’efficacité énergétique des différents modes de transport est généralement représentée par la consommation d’énergie par kilomètre effectué (tonne-kilomètre pour les marchandises et voyageur-kilomètre pour les personnes) ; Introduction de l’étiquetage informatif sur la consommation d’énergie des appareils.

Par ailleurs, la sensibilisation des utilisateurs et consommateurs, premiers bénéficiaires des économies d’énergie est indispensable pour encourager la diffusion et/ou la vulgarisation des équipements performants économes en énergie.

Encourager la mise sur le marché et l’utilisation des appareils plus économes, permet de réduire la consommation et la facture énergétique individuelle ou collective, du moins d’affecter la production d’énergie à d’autres usages.

Les appareils énergivores non performants fonctionnant à l’électricité ou au gaz naturel contribuent à la croissance de la demande d’énergie observée dans le secteur du bâtiment depuis les dernières décennies et dans toutes les économies.

Les réfrigérateurs domestiques illustrent cette situation. Une fois branchés, les appareils consomment en continu toute l’année. A l’échelle d’un pays, les seuls réfrigérateurs et congélateurs domestiques absorbent à eux seuls entre 5 et 10% de la production totale d’électricité. Pour chaque famille d’appareils électroménagers ou électronique, la consommation d’énergie varie parfois du simple au double, pour le même niveau de service rendu. Ainsi, la bonne connaissance des équipements performants et économes en énergie est nécessaire à l’avenir pour les citoyens, afin de réduire la consommation et la facture d’énergie.

Les appareils électroménagers apparaissent comme les premiers concernés, parce que les enjeux énergétiques les concernant sont plutôt bien cerner et qu’ils peuvent bénéficier de la synergie avec les programmes d’étiquetage.

Bien que toutes ces hypothèses méritent d’être approfondies, il est néanmoins important de tirer à ce niveau les constats et conseils pratiques pour réduire la consommation d’énergie et mettre fin aux gaspillages

Conclusion et recommandations

Compte tenu de ce qui précède, il est impératif de sensibiliser les citoyens à la culture économique et écologique, notamment dans le domaine des économies d’énergie dans les ménages, et ce, en plus de l’utilisation des équipements électroménagers performants et efficaces en énergie. Car le plus grand gisement d’économie dans les ménages serait celui des économies d’énergies, évalués à 20% d’après certaines études. En claire, des gestes « éco-citoyens » nous permettraient d’économiser de l’énergie !

La promotion de l’efficacité énergétique dans les transports s’inscrit plus largement dans le cadre des politiques de transports. Pour cela, le recours à la modélisation énergétique est nécessaire et rend possible les analyses cohérentes des relations complexes entre « l’énergie, l’économie et l’environnement ». Ce nouveau modèle économique et énergétique de consommation, contribue convenablement à la politique nationale de rationalisation de l’énergie.

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